SECTEUR DU TOUBKAL

 

1er jour : Montée au refuge du Toubkal 1700m-3207m (1500m) (carte)

Rendez-vous à 7h devant le refuge avec notre muletier-cuisinier. On charge sacs, skis et chaussures dans les paniers de la mule, et nous voilà partis ! Le village est endormi, seul le boulanger travaille, nous lui prenons un gros sacs de pains au cézame encore chauds. La piste traverse de grands champs de noyers centenaires, avant d'arriver au grand plat d'Aremd. On traverse cet immense chaos morainique, pour rejoindre un petit sentier escarpé qui nous conduira à Sidi Chamarouch (2310 m). Là, la mule s'arrête, nous portons nos sacs et nos skis, tandis que notre porteur en djélaba se charge des provisions.
Il faut encore marcher une bonne heure dans les cailloux et la neige, avant de pouvoir chausser. Les noyers ont fait place à de petits pins au profil de bonzaï géants, puis au-dessus de 2400m, la végétation se limite à quelques genêts épineux. Finalement, le temps se gate, et nous arrivons au refuge dans la barbaste ! Nous sommes accueilli par Brahim, le jeune gardien, aux prises avec le détendeur d'une bouteille de gaz qui ne veut pas se vicer correctement...! En montagne, il faut savoir tout faire... Le refuge est charmant : une salle commune en bas, où les porteurs-cuisiniers s'activent à longueurs de journée, pour nous concocter de fabuleux petits plats, et 2 dortoirs.
Celui d'en bas et moche et humide, à éviter si possible! En-haut, c'est confortable ! Il doit y avoir en tout une trentaine de places maximun. Brahim et les cuisiniers dorment en bas, sur et sous les tables...! L'ambiance dans le refuge est extra !! Nous sommes une majorité de français, il y a des écossais, des australiens et des italiens. En fait, il y a presque autant de marocains que de touristes, entre les porteurs, les cuisiniers, les aides cuisiniers...ect, tout ça jaquace dans tous les sens et dans toutes les langues !! C'est génial ! A peine arrivés, on nous offre le thé et les gateaux ! Un vrai 4 étoiles !! Le repas du soir est un véritable festin : les cuisiniers des différents groupes décident de tous travailler ensembles et là, je dois dire qu'ils ont été épatants pendant tout le séjour ! Tajines, salades composées géantes, couscous, je n'ai jamais aussi bien mangé en refuge et pourtant tout est monté à dos d'homme et préparé sur des camping-gaz !!

Il est possible de bivouaquer sans problème prés du refuge.

2ème jour : 1ère tentative au Toubkal 4167 m

Lever à 6h30, nous partons à l'assaut du toit de l'Afrique du nord, traçant dans 40cm de poudre. Malheureusement, le ciel qui était tout étoilé se couvre...à 3850m, nous sommes carrément dans la purée...on redescent. Nous détenons la palme de la trace la plus haute du jour, les autres groupes font la pause casse-croute plus bas. On les rejoint, et on se lance ensemble dans une folle descente en poudreuse : c'est excellent !! Le soleil nous nargue même quelques minutes, le temps de dévaller l'Ikhibi Sud, mais rapidement la neige se met à tomber. C'est pas grave, même sans sommet, on a droit au thé et aux en-cas que les cuisiniers ont préparés !

Cette aprés-midi sera une des meilleures du séjour. Vers 16h, le soleil sort : tout le monde sur la "terrasse du Toubkal" ! Les cuisiniers et les porteurs veulent apprendre à skier : chacun prête son matériel, donne des conseils, et c'est parti ! Mes chaussures ont beaucoup de succès, car les marocains ont des petits pieds ! Ils montent en courrant les skis sur l'épaule derrière le refuge, et redescendent un par un avec des styles plus ou moins acrobatiques !!
Brahim essaye le surf de Manu, c'est une première !! Sur la terrasse, chaude ambiance : on crie, on sort les appareils photo, et surtout on rigole !! Je pense que la photo de Brahim en surf doit être en ce moment affichée dans le refuge !! La neige finira par nous faire rentrer. Ce soir, Couscous pour tout le monde et les cuisiniers acceptent de manger avec nous, même si ce n'est pas leur habitude.

3ème jour : Djebel Toubkal 4167 m (1000m) (carte)

Cette fois, nous l'auront !! Départ 6h. La neige a recouvert les traces de la veille. On part plus à droite, pour éviter la pente raide du départ, puis on la traverse vers la gauche pour passer au-dessus de la cascade. On se relaie pour tracer jusqu'au col sud, le Tizi-n-Toubkal, 4005 m. Là, on laisse les skis pour l'arête sommitale, toute verglacée. Et nous voilà au sommet : Grandiose !!
L'Atlas nous dévoile tous ses sommets enneigés, au loin on voit la plaine de Marrakech, les palmeraies et enfin le désert ! Aprés une longue scéance de contemplation et quelques photos, nous entamons la descente : la poudre commence à sérieusement s'alourdir...

Un autre groupe a pris l'arête entre l'Ikhibi Sud et l'Ikhibi nord : ce choix se révèlera plus judicieux à la descente (moins de cailloux...). L'aprés-midi, séance bronzette devant le refuge : il fait au moins 30°, mais dés qu'un nuage passe, ça tombe à -2°, la neige se fait au moins 10 cycles gel/dégel par jour !! La plupart des gens redescendent dans la vallée, le refuge est plus calme !

4ème jour : Col de l'Amguird 4000m (800 m)

Départ 6h30. Nous sommes seuls et ce n'est pas tracé. Nous montons dans une gorge étroite taillée dans la roche noire, avant qu'apparaissent la grande combe baignée de lumière de l'Amrharas-n-Igliouia : c'est magnifique ! Nous traversons toute la combe, avant d'attaquer le couloir raide qui mène au col, c'est encore de la poudre...On déchausse au col pour gagner un éperon rocheux, quelques mètres sous le sommet de l'Akioud, dans des pentes à 45°.

Petite pause pour admirer le paysage : c'est unique !! On voulait faire le col en traversée, et descendre par l'Irhzer-bou-Imrhaz, mais le versant sud est moins raide et la neige est trés ramollie sans avoir suffisament transformé (il fait déjà au moins 25° au soleil)...et puis difficile de résister à l'appel de cette fantastique poudreuse dans laquelle on vient de monter...Allez, c'est parti !! Ce sera une descente mémorable, la meilleure de l'hiver !

De retour au refuge, c'est la canicule !! Tout le monde est en short et Tshirt sur la neige !! On charge les sacs pour regagner la vallée, par le lit de l'oued. Notre mule est au rendez-vous à Chamarouch, et nous entrons dans Imlil escortés par les enfants du village, à grand cris de "skiiiiii ! skiiiiii !". Les enfants ne parlent pas français, mais connaissent quelques phrase du style "pas trop fatigué, msieur !" qu'ils répètent à tout bout de champ !! On partage avec eux et notre muletier un Mars et quelques cheving-gum !

Pour la soirée, on retrouve le "confort" du café Aksoual, et sa douche qui a failli ne pas être chaude, si Manu n'avait pas réussi à réparer le chauffe-eau, insensible depuis plusieurs jours aux implorations d'Allah...

le massif
secteur Tachdirt
ski de rando dans l'Atlas
page d'accueil